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La To Do List : le nouveau mythe de Sisyphe ?

La To do list (appelons-la TDL) : que ceux qui n’en ont pas une (ou plusieurs) lèvent la main. Quant à ceux qui nous font croire qu’ils réussissent à en venir à bout : qu’ils se dénoncent !

Châtiment des temps modernes, crime contre soi-même qui occupe notre mental au quotidien, et parfois même nos nuits et nos rêves (« ces choses au fond de nous qui nous fond veiller tard » comme le décrit si bien Jean-Jacques Goldman), la TDL est une part incontestable de notre charge mentale.

Tel Sisyphe qui fut condamné à faire rouler éternellement un rocher en haut d’une montagne, soldé à chaque fois par un échec, chacun de nous passe autant, voire plus de temps à rallonger sa TDL qu’à la vider.

C’est un de ces esclavages modernes auxquels on appartient, tout comme l’hyperconnectivité, les écrans, les réseaux sociaux… Gloire à toi précieux smartphone (et ton appli dédiée à la TDL) !

La TDL c’est l’ensemble des tâches que nous devrons faire dans le futur, toujours proche, toujours urgent, mais qui devraient déjà être faites pour hier. Ce grand écart entre le futur et le passé encombre notre présent.

L’anxieux vit dans le futur, mais traine souvent les lourdes valises de son passé. Si j’encombre mon futur de tâches non réalisées, mais urgentes, vitales, TTU comme on dit maintenant, alors je nourris mon anxiété. On pense se rassurer en notant des choses à faire dans sa TDL, de peur de les oublier, mais en réalité on alimente son angoisse.

Par essence, en restant pragmatique, la TDL ne sera jamais vide. Autant l’accepter et faire sauter cette croyance « qu’un jour on en sera débarrassé ». L’accepter, c’est déjà se soulager d’un poids. D’autant que la TDL est bien utile !

Mais apprenons aussi à alléger sa TDL, sans forcément faire toutes les tâches qui la composent. Le comportement attendu serait de faire en premier plusieurs tâches simples et rapides. Chouette j’ai enlevé 5 items ! Mais je procrastine toujours, parfois depuis très longtemps, à m’occuper de ce qui est vraiment important, les lourdes tâches du bas de la liste. Et si on commençait par là. Et si on laissait tomber les autres ?

Il est primordial d’accepter de ne pas tout faire. Dire NON. Et dire non c’est commencer à faire des choix. Et faire des choix c’est le début de la LIBERTE. Ne parlait-on pas tout à l’heure d’esclavage ? Se libérer des chaines de la TDL, c’est possible, et vous en êtes tous capables. Plus libre, et donc plus performant, au travail, et dans la vie tout court.

Et la vôtre, où est-elle ? A quoi ressemble-t-elle ? Sur le cloud, partout et tout le temps disponible (« bonjour, vous avez le code du Wifi ? »). Sur des post-it qui s’étalent partout, au choix sur votre bureau ou sur votre frigo, mais que vous avez peur de perdre ? Sur votre smartphone, votre (trop) fidèle compagnon – votre doudou d’adulte? Petite remarque en passant : vous êtes fidèle à votre smartphone, ou bien est-ce que c’est votre smartphone qui vous est fidèle ?

La peur, l’anxiété, l’angoisse, on y revient. Eckhart Tolle dit que le temps et le mental sont indissociables. La TDL est dans le futur, elle vole du temps car elle envahit le mental. La peur de manquer de temps pour parvenir à tout faire, vite, avant que d’autres tâches se surajoutent et nourrissent cette liste que ne finit jamais (tel le défilement infini de nos réseaux sociaux, quelle « belle invention » pour nous aliéner aux écrans, perdre notre temps présent si précieux).

Ce que je me permets de partager avec vous aujourd’hui, c’est que la TDL ne pourra jamais être vidée, faites-en le deuil, changez de paradigme, acceptez, et vous vous sentirez bien plus léger.

Faites des choix, allez à l’essentiel, choisissez vos priorités. Car au final vous gagnerez du temps et de la liberté, bref du temps vraiment libre, du temps présent, libéré du mental. Et ce temps gagné, mettez-le vraiment à profit, si vous voyez ce que je veux dire.

Et vous, qu’en pensez-vous ?